MÊME TITRE QUE LA SEMAINE DERNIÈRE :
SOLEIL ET RADOUCISSEMENT POUR LE WEEK-END + LE SABLE SAHARIEN
Cette rubrique n’est qu’un complément à la lecture du B.E.R.A rédigé par Météo France et au risque d’avalanche associé, elle concerne essentiellement la vallée d’Aure.
L’anticyclone résiste et le manteau neigeux qui s’est constitué entre le 16 et le 20 janvier s’appauvrit, avec des pentes sud qui se dégarnissent. Et pourtant, des départs ski au pied dés 1000m sont toujours possibles dans les vallons orientés nord.
L’Arbizon depuis la montagne d’Areng
Le 8 février 2023
Come Back sur les conditions passées:
Mardi, une perturbation dans un courant d’est a apporté jusqu’à 40cm de neige …. sur la partie orientale des Pyrénées, et des miettes sur la vallée d’Aure : 5cm à Nistos et 1cm à Piau-Engaly. Tant mieux pour les Catalans, mais la neige commence à manquer sur la partie centrale de la chaîne, avec 45cm à la nivose des Aiguillettes au cœur de l’hiver, on est loin de la moyenne. Le froid qui s’est installé a cependant permis de conserver l’enneigement dans les expositions nord, on note l’isotherme 0°c à 1200m mardi, et 1500m hier et aujourd’hui. A part ça : RAS la sécheresse perdure, et les modèles ne prévoient pas de précipitations importantes jusqu’à 7 jours.
La montagne d’Areng, crêtes sud pelées
Conditions météo et état de la neige à attendre jusqu’au week-end:
Comme la semaine dernière : Du beau, du sec et un radoucissement pour ce week-end : seule l’isotherme 0°c remonte à 2800m samedi et dimanche avec la persistance d’un vent d’est en altitude.
Les conditions de neige restent également identiques, finalement peu de fonte dans les combes nord ombragées, qui reste encore en vieille poudreuse si le soleil n’atteint pas la surface. Neige croûtée, ou conditions printanières en neige transformée dans les autres versants, avec des croupes et des dômes qui se dégarnissent. De quoi faire encore du bon ski en choisissant son itinéraire, car les risques d’avalanche sont limités.
Les cumulus se forment sur la crête frontière vers 14h
Pentes favorables:
Ces pentes sont indicatives et ne prend pas en compte le risque d’avalanche.
Il y’a moyen de faire ses traces dans la vieille poudreuse qui se conserve en nord, mais après tout ce temps, il faut rechercher l’endroit « sauvage ». Dans les autres expositions, ne pas oublier ses couteaux (voire crampons le matin) sur des pentes glacées/croûtées qui dégèlent au fil de la journée, bien choisir son timing. Dans les vallons froids et tassés, on peut chausser dés 1000m d’altitude.
Bon week-end à tous
Michel Fargues
RUBRIQUE KEZAKO
Effet du sable dans le manteau neigeux
C’est la question qui revient après un fort épisode perturbé en courant de sud, qui nous apporte du sable depuis le Sahara, et crée des ambiances de fin du monde.
On assiste chaque saison à au moins un épisode, mais on se rappelle tous du 6 février 2021 qui avait apporté une bonne quantité de sable jusque dans les Alpes, et des images surprenantes, ou encore plus proche le 16 mars 2022 qui avait concerné la station de Piau-Engaly.
Alors quels effets sur le manteau neigeux :
La conséquence la plus importante, c’est la modification de l’albédo, donc une humidification et une fonte plus rapide de la neige colorée, que de la neige propre avec peu d’impuretés.
Autre conséquence liée au sable : matière peu soluble, c’est qu’il reste à la surface tant qu’il n’est pas recouvert de neige fraîche, et se concentre dans les creux de percolation.
Ce que l’observe en fin de saison, sur un manteau printanier, et provoque une fonte plus précoce.
L’autre question posée, c’est quelle conséquence au niveau des avalanches.
Si l’on a bien compris que ces épisodes de pluies sahariennes interviennent le plus souvent dans une masse d’air douce, donc avec une isotherme 0°c élevée : c’est donc de la pluie chargée de sable jusqu’à des altitudes élevées qui tombe et colore le manteau neigeux.
Processus d’humidification, la neige en surface se retrouve à 0°c => formation de grains ronds/croûte.
Si une couche de neige fraîche recouvre ensuite cette strate en grain rond/croûte, un fort gradient de température se met en place, avec métamorphose des grains de cette couche vers des grains facettés, formation d’une couche fragile.
Il peut aussi se mettre en place un fort/moyen gradient de T° dans la couche inférieure.
La présence de la neige colorée entraîne fréquemment une structure de plaque, et donc une recrudescence de départs d’avalanches naturelles ou provoquées.
Il faut aussi noter que vu la différence de couleur au niveau de ces coulées ( la neige colorée reste en place), on a tendance à les remarquer plus facilement.
Autre remarque, pour ce qui est de la glisse à ski, on a tous remarqué la différence entre neige blanche/colorée, mais sur ce sujet aucune recherche pour le moment … Affaire à suivre.
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