Avec l’arrivée de l’été, c’est l’occasion de se pencher sur les réserves en eau à haute altitude et sur l’état du manteau neigeux. Illustration avec ce graphique d’une moitié d’hiver et d’un printemps sec, avec un état de l’enneigement au plus bas en cette fin mai-debut juin. Le printemps a pourtant été frais, ralentissant la fonte, mais la fin d’hiver sèche, surtout en février-mars, avec de très longues périodes de domination des hautes pressions. Février 2021 restera, en outre, comme l’un des plus chauds depuis le début des relevés. Pas un seul mois sur l’ensemble du massif en excédent de précipitations n’est à relever depuis janvier.
L’automne et le début d’hiver avait pourtant été prometteur en terme d’enneigement. Mais les temps ont changé et un bon enneigement précoce ne garantit plus la durabilité du manteau. Les grandes années 60/70 à enneigements prolifiques appartiennent désormais à un passé totalement révolu en altitude.
S’agissant des précipitations, la pluie est heureusement de retour et celles-ci seront généreuses ce week-end, même si le déficit est très (trop) important depuis 6 mois.
La zone la plus sèche demeure l’est de la chaîne, où le manque d’eau est très préoccupant.
Quant à la limite de l’enneigement hivernal pérenne en altimétrie, non présente sur ce graphique, elle remonte de décennie en décennie. Sous 1800/2000m, le manteau est de moins en moins durable. Et elle grimpera certainement de quelques centaines de mètres d’ici 10 ans.
Des précipitations erratiques, un climat de plus en plus chaud, des contrastes de plus en plus importants et une modification substantielle des diverses strates de végétation en altitude ainsi que des habitats de la faune voilà quelques pistes de ce que l’avenir immédiat réserve à notre massif.
Rien de bon ne s’annonce pour nos maigres glaciers dont nous referons le tour cet été avant leur inévitable disparition.
📷 Météo-France
